Discours d'ouverture de la session ordinaire 2022-2023
Madame le Premier ministre, Chef du Gouvernement,
Madame le Président du Sénat,
Madame le Président de la Cour constitutionnelle,
Mesdames et messieurs les Présidents des autres Institutions constitutionnelles et Autorités Administratives Indépendantes ;
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les représentants des collectivités locales ;
Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Hauts Représentants des Pays amis et Organisations internationales ;
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Mes chers collègues,
Il m’est agréable de vous retrouver au sein de cet hémicycle du Palais Léon MBA, après trois mois d’intersession, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la session ordinaire 2022-2023 conformément aux dispositions de l’article 41 de la constitution.
Je saisirai la présente occurrence pour vous partager les leçons que nous inspire le récent discours à la nation du Chef de l’Etat, les points saillants des activités des Parlementaires pendant cette période d’intersession, tant sur le territoire national qu’en diplomatie, et vous livrer notre modeste réflexion de l’heure sur les perspectives imminentes.
Mais auparavant, je ne saurai déroger aux règles d’hospitalité et de courtoisie, à l’attention des personnalités qui nous font toujours l’honneur de répondre favorablement à nos invitations, rehaussant de ce fait la solennité de nos cérémonies.
Ainsi, permettez-moi en premier lieu, de saluer très chaleureusement la présence de Madame le Premier ministre, Chef du Gouvernement qui, en dépit de ses multiples obligations, nous gratifie toujours de sa présence et avec elle, les membres du Gouvernement.
Ses charges de plus en plus lourdes témoigneraient s’il en était besoin, de la confiance du Chef de l’Etat à son égard. Courage et bonne continuation, Madame le Premier Ministre.
Nos salutations s’adressent également à Madame la Présidente du Sénat qui, en réalité est ici chez elle, car nos deux chambres constituent les deux faces d’une même pièce : le Parlement.
Notre solidarité sans faille et notre parfaite collaboration sont un gage de défense des intérêts de la population.
Il me parait aussi naturel de rendre hommage à Madame le Président de la Cour Constitutionnelle. A nos yeux, Madame le Président, il n’est jamais superfétatoire de rappeler le caractère essentiel de l’action de cette haute Cour dans le processus démocratique et le fonctionnement harmonieux des institutions républicaines.
Tout comme votre disponibilité personnelle constante est la manifestation concrète du respect que vous témoignez au travail qui est le nôtre.
Nos vifs remerciements vont également à l’endroit des présidents des autres Institutions, des autorités administratives indépendantes, ainsi qu’aux représentants des collectivités locales, aux Chefs de missions diplomatiques, postes consulaires et aux représentants des organisations internationales.
En collaboration avec leurs pairs, les Ambassadeurs du Gabon, ces diplomates constituent des défenseurs de nos intérêts réciproques auprès de pays amis et des partenaires au développement, qui ne cessent de renouveler leur confiance à notre pays.
L’élection du Gabon, aussi bien au Conseil de Sécurité, qu’au Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies, en constitue une évidente illustration.
Mais à César ce qui est à César, ces résultats sont bien entendu à mettre au crédit de la diplomatie agissante du Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, qui a su convaincre ses pairs de la crédibilité de notre pays.
Je ne saurais clore ce chapitre sans saluer la présence de son excellence AHMED BIN MUHAMMAD AL JARWAN, Président du Conseil pour la Tolérance et la Paix et fondateur du Parlement International Pour la Tolérance et la Paix.
En vous accueillant aujourd’hui au palais Léon MBA, siège de notre institution, je vous exprime l’hommage du parlement en général, de l’Assemblée Nationale en particulier, et à travers nous, de la population gabonaise.
La visite que vous effectuez dans notre pays est pour nous gabonais, d’une importance notoire, car tout comme vous, nous sommes viscéralement attachés aux idéaux de paix et de tolérance, gages de notre stabilité et de notre vivre ensemble.
D’ailleurs, le parti politique majoritaire au sein du Parlement gabonais, à savoir le Parti Démocratique Gabonais, PDG, a pour devise : Dialogue, Tolérance, Paix. Ce qui en dit long sur la convergence de votre idéal et le nôtre.
Chers invités, ainsi que Mesdames et Messieurs les Communicateurs, recevez également la déférente reconnaissance de l’ensemble des Députés pour l’intérêt et l’amitié sans cesse renouvelés à notre Institution.
Madame le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs,
La période d’intersession qui s’est étalée entre juin et septembre a été marquée par une riche activité présidentielle, entre recevoir des lettres de créance, représenter notre pays à l’Etranger, effectuer d’importantes visites dans Libreville et l’intérieur du pays, mais aussi et surtout un grand discours à la Nation, à l’occasion du 62ème anniversaire de notre pays.
Les Députés et la population ont suivi avec une singulière attention, la dernière adresse à la Nation du Président de la République. Allocution importante dans nos traditions républicaines, car intervenant à la veille de la commémoration de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale.
Tout en déclinant son indéfectible attachement à l’unité nationale et sa constante ambition en faveur du bien-être du Peuple gabonais, le Chef de l’Etat a aussi, en toute humilité, jeté un regard froid sur la conduite de l’action publique.
En effet, dans ce discours de veille du 17 août, il a déclaré, je cite : « Je dois à la vérité de dire que mon propre gouvernement a, par le passé, fait des promesses que nous n'avons pas toujours été en mesure de tenir. Des projets ont été commencés et jamais terminés », fin de citation.
Cette déclaration suffisamment révélatrice de l’impatience que manifeste le Président de la république, traduit à n’en point douter l’état d’esprit de la majorité de nos concitoyens.
Le Chef de l’Etat a aussi rappelé que ce pays, le GABON, est le bien commun des Gabonaises et des Gabonais.
Il appartient à chacun d’entre nous, et surtout aux générations futures, donc à la jeunesse gabonaise.
Chacun de nous doit œuvrer à la préservation des atouts du GABON et à la consolidation de sa prospérité.
Même silencieux, les Gabonais nous regardent. Ils espèrent toujours et comptent sur les gouvernants pour satisfaire leurs besoins essentiels.
A cet égard, nous encourageons le gouvernement dans la mise en œuvre effective des mesures gouvernementales portant lutte contre la vie chère.
Vivement que la nouvelle mercuriale des prix, récemment élaborée par le gouvernement en partenariat avec les opérateurs économiques puisse apporter une réponse aux préoccupations du Chef de l’Etat et partant à celles des Gabonaises et Gabonais, pour reprendre les propos de Madame le Ministre de l’économie…
Les Jeunes, soucieux de leur avenir, interrogent la classe politique et les Responsables à des degrés divers.
A cet effet, nous encourageons le Gouvernement dans son programme d’amélioration de l’offre d’éducation et de formation professionnelle, en espérant que des opportunités d’emplois soient créés.
En ce qui nous concerne, Parlementaires en général et Députés en particulier, nous jouons pleinement notre rôle en examinant et votant avec une célérité parfois extraordinaire, les projets de lois qui nous sont soumis, de manière à ne constituer aucune entrave à l’action gouvernementale, contribuant ainsi à note manière, à l’accélération de la transformation de notre beau Pays.
Mes chers collègues,
Outre le discours du Président de la République, ces trois mois d’intersession, loin d’être une période de repos ont été marqués par une intense activité des parlementaires auprès de la population.
Ils nous ont donné l’occasion de rendre compte à nos mandants des lois examinées et votées pendant la session précédente, tout en recueillant leurs avis souvent éclairés, afférents à la conduite de l’action publique, contrairement aux idées reçues prétendant l’inculture politique de la population, sur des sujets de société susceptibles de faire l’objet de textes législatifs.
C’est donc avec un grand intérêt et une certaine gaieté que j’ai observé le dévouement avec lequel vous vous êtes déployés ces derniers mois, à travers vos innombrables actions de solidarité, aussi bien des élus entre eux, qu’en synergie avec des Membres du gouvernement, au profit de nos compatriotes.
C’est le lieu de vous témoigner à tous le satisfecit et les encouragements du Bureau de l’Assemblée nationale. J’ai la conviction que ce n’est que de cette manière, après s’être confrontés au quotidien des Gabonais, dans les quatre coins de notre pays, que nous saurons jouer pleinement notre partition et notre rôle de législateur, de contrôleur et d’évaluateur de l’action gouvernementale.
Evidemment, l’occasion est souvent trop belle pour nos concitoyens, de nous interpeller, en nous exprimant leurs attentes, leurs déceptions et leurs espérances, voire nous invectiver, plutôt sympathiquement, tout en joignant l’utile à l’agréable.
Il s’avère que, nonobstant quelques particularités, les grandes attentes et espérances sont quasiment identiques et récurrentes, à la fois dans les centres urbains et les zones rurales.
De même, l’intersession parlementaire n’a pas suspendu l’activité de la diplomatie parlementaire, tant la récente pandémie, désormais innommable, nous a rappelé combien les frontières ne sont avant tout que des constructions conventionnelles.
Car, les conflits, le terrorisme, les changements climatiques et les pandémies, tous ces fléaux contemporains en revanche, sont des réalités qui ne font aucune discrimination, et ne connaissent aucune frontière.
En Afrique comme ailleurs, nous œuvrons résolument au renforcement des liens d’amitié et de coopération avec nos Amis historiques, tant au plan bilatéral que multilatéral.
Ainsi, notre présence n’est pas fortuite au sein du Bureau de l’Alliance Parlementaire de la Francophonie, que nous avons présidé par intérim pendant une année.
De surcroît, en reconnaissance par nos pairs de notre action au sein de cette haute instance parlementaire francophone lors de la 47e session de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF), qui s’est tenue à Kigali, au mois de juillet, le Gabon, par la personne du Président de l’Assemblée nationale, a été porté à la fonction de Premier Vice-président de ce Parlement de l’espace francophone, et par conséquent, la deuxième autorité au niveau de international et la première autorité des parlements francophones africains.
De plus, l’autre particularité de cette fonction, selon le règlement est que le prochain président de l’APF sera de nationalité gabonaise.
A cette même occurrence, notre collègue l’Honorable Angélique NGOMA a été réélue Présidente de la Commission de la Coopération et du Développement, tandis que l’ancien et nouvel ambassadeur, l’Honorable Noël Nelson MESSONE, a pris la fonction de Rapporteur de la Commission Politique de l’APF.
J’en profite pour féliciter très chaleureusement notre Honorable Collègue Nelson, nommé pendant cette période, Ambassadeur haut Représentant de la république gabonaise à Washington. Un valeureux cadre qui mérite très largement sa promotion et qui va tout de même beaucoup nous manquer à l’Assemblée Nationale.
Toujours au titre des succès de notre diplomatie parlementaire, je voudrais porter à votre connaissance qu’après son élection au mois de juin, notre collègue l’Honorable François ANGO NTOUTOUME, a effectivement pris ses fonctions en qualité de 4e vice-président du Parlement Panafricain, dont le siège est à Midrand, en Afrique du Sud.
Cher collègue, je vous réitère nos vives félicitations et nos encouragements dans l’exercice de vos importantes charges au service de l’ensemble du continent Africain. Même si vos fonctions vous éloignent désormais de nos yeux un peu plus souvent, sachez que les Députés à l’Assemblée nationale et vos électeurs du ……… siège de MINVOUL vous porteront toujours dans leur cœur.
Par ailleurs, le Parlement gabonais a été invité en qualité d’observateur, à prendre part à la 65e Conférence parlementaire de la Commonwealth Parliamentary Association, à Halifax au Canada. Votre humble serviteur a pris part du 23 au 26 août dernier à cette grande rencontre des Parlementaires anglophones.
Dans le sillage des parlementaires, j’ai également l’honneur de porter à votre attention que Monsieur Patrick NDONGO, le Secrétaire Général de notre Institution a intégré le Bureau de l’Association des Secrétaires Généraux des Parlements Francophones (ASGPF), lors des travaux qui se sont déroulés au début du mois de septembre à Rabat, au Maroc. Il y représente la sous-région de l’Afrique centrale.
C’est là, le témoignage éloquent de la reconnaissance du professionnalisme de notre administration, dont nous sommes fiers.
Mes chers collègues,
Environ un an nous sépare des échéances électorales capitales dans notre pays, moment fatidique de la vie d’une jeune nation démocratique comme la nôtre, qui incite chacun de nous à des réflexions.
Dans ces temps de grandes supputations et de néfastes suspicions, l’usage de subtilités peut aussi bien s’avérer efficace, en vue de la recherche de la satisfaction des besoins de la population.
Aussi, sans préjudice des dispositions constitutionnelles, pourrions-nous approcher davantage les dirigeants des secteurs concernés, tout en sachant que nos électeurs adorent se reconnaitre dans nos propos.
J’espère qu’une telle stratégie caractérisée par des échanges directs ne manquera pas d’efficacité, car l’imminence des consultations électorales dont les résultats nous importent à tous, rendra certainement nos interlocuteurs de plus en plus réceptifs et réactifs, eu égard aux sommations pressantes du Chef de l’Etat.
Par ailleurs, notre rôle de Représentants de la Nation nous commande davantage que par le passé, d’agir résolument en Ambassadeurs pour la PAIX, en vue de contribuer à l’aboutissement de lendemains post-électoraux apaisés, grâce à notre proximité avec les électeurs.
Le Livre Blanc Pour la Paix, condensé de méditations et exhortations à la Paix de toutes les composantes de la Nation, que nous avons publié en juin 2021, trouve ici tout son sens. Il nous procure suffisamment d’arguments pour sensibiliser nos compatriotes à agir en faveur de la préservation de la Paix au lendemain des élections.
Mieux encore, nous avons intérêt à œuvrer de plus en plus à la consolidation de l’Unité Nationale, en synergie avec tous les Responsables à tous les niveaux, des institutionnels à la notabilité locale et aux chefs de familles.
Nul doute que, conscient de ses missions régaliennes, le gouvernement de son côté, sous l’autorité du Chef de l’Etat, ne ménage aucun effort pour atteindre ces mêmes objectifs.
Au-delà de nous, nous implorons tous les acteurs politiques à s’abstenir de tout comportement, voire de tout propos susceptibles d’inciter à la violence.
Cette attitude raisonnable, constructive, de cohésion et de conciliation que j’appelle de tous mes vœux, nous la devons absolument à notre chère population, foncièrement attachée à la PAIX.
Nous comptons aussi sur nos amis et partenaires vivant ou non sur notre territoire, pour contribuer à atteindre cet objectif, en favorisant un climat convivial et conciliant, dans notre intérêt commun.
Nous invitons nos compatriotes à demeurer vigilants, à préserver le bon voisinage partout où ils exercent ou résident, et à récuser tout comportement ou toute déclaration susceptibles de compromettre le bon vivre-ensemble.
Enfin, Mesdames et Messieurs,
D’aucuns se demandent si la session qui s’ouvre aujourd’hui constitue la dernière de notre mandat.
Si légitimement les esprits sont tournés vers les enjeux à venir, je voudrais néanmoins, avec insistance, rappeler à tous que nous avons encore des obligations vis-à-vis de nos compatriotes, jusqu’au 11 janvier 2024, date anniversaire des 5 ans de la 13ème législature, donc la nôtre, dont le mandat a constitutionnellement démarré avec la mise en place du Bureau le 11 Janvier 2019.
En effet, en vertu des dispositions de l’article 35 de la Constitution, notre mission, pour le compte de la 13e législature est censée certainement s’achever au mois de janvier 2024, sauf erreur de lecture de notre part.
J’exhorte nos compatriotes légitimement ambitieux, à faire encore preuve de patience…
Chers Collègues, comme vous avez su le faire jusqu’à présent, j’invite chacun d’entre nous à demeurer assidu, concentré et constructif au sein des commissions et de l’hémicycle.
Sur ce, tout en réitérant notre profonde gratitude à nos hôtes, je déclare ouverte la session parlementaire 2022/2023 à l’Assemblée Nationale.
Vive l’Assemblée Nationale,
Vive le Gabon indivisible et éternel
Je vous remercie.
