Travaux : Hermann IMMONGAULT a soumis à l’examen, un projet de loi à l’Assemblée Nationale de la Transition.
Ce jeudi 12 juin 2025, Le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation, Hermann IMMONGAULT a soumis à l’examen et adoption des Membres de la Commission des Lois, le projet de loi portant répartition des sièges de Députés et de Sénateurs en République Gabonaise. Cette initiative s’inscrit dans le prolongement des réformes issues du Dialogue National Inclusif, avec pour objectif déclaré : la consolidation des bases d’une démocratie plus représentative.
Le membre du gouvernement a relevé que le texte répond à une volonté de justice électorale. « Le projet de loi qui vous est transmis traduit la ferme volonté de renforcer les fondements de notre démocratie, en instituant une répartition équilibrée et équitable des sièges », a signifié le patron de ce département ministériel.
L’un des points notables du projet concerne l’introduction de deux sièges de Députés réservés à la diaspora Gabonaise. Conformément à l’article 216 du nouveau code électoral, lesdits sièges seront répartis entre deux zones géographiques, à savoir : l'Afrique pour l'un, l'Europe, l'Amérique et l'Asie, pour l'autre. Une première dans l’histoire politique du pays, traduisant ainsi, l'implication croissante des Gabonais de l’étranger dans le fonctionnement de la nation.
Sur la répartition des sièges de sénateurs, la carte électorale subit également une refonte. En effet, le nombre de sièges au Sénat passe de 52 à 70. Une augmentation qui intègre notamment, 4 nouveaux sièges au profit de la province du Woleu-Ntem et 1 pour le département de Mulundu. Une décision qui suscite des remous auprès des parlementaires de la transition.
Un grand nombre n'a pas caché ses inquiétudes quant aux critères ayant guidé à cette énième répartition, pointant du doigt l’utilisation de données démographiques jugées obsolètes, principalement celles issues du recensement général de la population et de la population électorale datant de 2013. Fonder une réorganisation institutionnelle aussi importante sur des statistiques vieillissantes nuit à la légitimité et à l’équilibre du projet, ont-ils souligné.
Le président de l’Assemblée, Jean-François NDONGOU, s’est fait l’écho des préoccupations de ses collègues, appelant à une démarche collective et concertée pour parvenir à un texte plus consensuel. « Il va falloir réfléchir ensemble pour trouver le juste milieu afin de parler d’une répartition équilibrée et équitable des sièges de sénateurs », a-t-il affirmé, ajoutant au passage que le Parlement dispose d’un droit d’amendements sur le texte soumis à son appréciation.
Ce projet de loi, aussi technique que symbolique, ouvre donc un débat de fond sur la représentativité, l’équité territoriale et l’actualisation des outils statistiques au cœur du processus électoral. À mesure que les discussions parlementaires se poursuivront, l’enjeu sera de trouver un équilibre entre les aspirations des territoires.
