Allocution de Monsieur Guy NZOUBA-NDAMA, Président de l'Assemblée Nationale à l'occasion de la cérémonie solennelle d'ouverture de la 1ère Session Ordinaire 2013



Le 31 Décembre dernier, nous mettions un terme aux travaux comptant pour la deuxième session ordinaire de notre Assemblée, conformément à l'esprit de la loi fondamentale. 

Cette pause a été l'occasion bien méritée de retourner vers nos électeurs et vers nos familles respectives pour partager avec les uns et les autres l'allégresse suscitée par l'ambiance festive du nouvel an. 
Aussi, au moment de retrouver cet hémicycle, je ne puis résister à l'envie de réitérer à toutes et à tous mes voeux de bonne santé, de paix familiale, de succès individuel dans vos projets privés et de réussite collective dans notre aventure parlementaire commune.

Mesdames et Messieurs,

J'ai parlé de l'intersession qui vient de s'achever comme d'une pause bien méritée.

De fait, cette parenthèse législative est venue couronner une intense activité dont j'avais déjà eu l'occasion de présenter les contours lors de notre cérémonie de clôture. Tant en matière d'élaboration de la loi et de contrôle du travail gouvernemental, qu'en ce qui concerne la diplomatie interparlementaire.

Dans le cadre de cette diplomatie, l'abondance et l'importance de l'actualité ont  même nécessité l'ouverture d'une session extraordinaire dont l'évocation vaut le détour.

Mais, avant toute chose, je voudrais m'acquitter de l'agréable devoir de remercier toutes celles et tous ceux qui ont bien voulu honorer notre Institution de  leur prestigieuse présence à cette cérémonie qui marque l'ouverture de sa première session ordinaire 2013.

Mes remerciements vont d'abord au Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Monsieur Raymond NDONG SIMA qui a choisi de consacrer une grande partie de son agenda, combien serré, à notre rentrée solennelle.
A cet hommage, nous associons tous les Ministres qui l'accompagnent ; et qui ont bien compris que leur présence ici n'est pas réductible à une simple bienséance protocolaire ; mais qu'elle relève de la nécessité de jumeler nos efforts pour mieux servir les intérêts du peuple gabonais.

Ma profonde gratitude va également à l'adresse de Madame Rose Francine ROGOMBE, Présidente du Sénat dont la solidarité infaillible à l'égard de nos travaux constitue une véritable marque déposée.

Je n'oublie pas non plus les autres Présidents des Institutions Constitutionnelles qui nous apportent de façon toute aussi renouvelée leur précieux soutien dans l'intérêt bien compris de notre complémentarité républicaine.

Aux Représentants du Corps diplomatique, aux Organisations non gouvernementales, partenaires essentiels du Gabon dans son oeuvre et son ambition encore inachevée de parvenir à un Etat de droit irréprochable et influent sur la scène internationale, la Représentation Nationale voudrait exprimer la reconnaissance du peuple gabonais et l'honneur que l'Assemblée Nationale  éprouve à les compter parmi ses soutiens constants et particulièrement lors de ses cérémonies solennelles.

Au peuple gabonais qui nous encourage quotidiennement dans cette mission et plébiscite de plus en plus l'importance qu'elle revêt dans leur vie et dans la vie de la nation, l'Assemblée Nationale voudrait exprimer la même gratitude.

Enfin, comme je l'ai déjà annoncé au seuil de cette allocution, nous avons l'honneur et le plaisir d'accueillir ce matin et pour la première fois au Gabon : Madame Rose MUKANTABANA, Présidente de l'Assemblée Nationale du Rwanda et Monsieur Hamidou BOURHANE, Président de l'Assemblée Nationale de l'Union des Comores ; venus tous les deux en frères nous apporter leur soutien et le témoignage de leur grande considération à l'égard du peuple gabonais dont nous sommes ici les représentants.

Chers Collègues, 

Au nom de tous les Députés, au nom de tous nos concitoyens et en mon nom personnel, je voudrais vous souhaiter la bienvenue au Palais Léon MBA, siège de l'Assemblée Nationale du Gabon.

Ici, vous êtes en terre africaine, vous êtes sur la terre de nos ancêtres communs : vous êtes chez vous.
Le Bureau de notre Assemblée sait apprécier à juste valeur les efforts que vous avez consentis pour être parmi nous ce jour. D'autant plus, je puis objectivement imaginer combien vos agendas sont surchargés, combien vous êtes sollicités à l'échelle de vos nations respectives, compte tenu des lourdes responsabilités que vous y assumez.

Cependant, Madame la Présidente, Monsieur le Président, dans un contexte de crises multiformes qui secouent le continent, il importe à l'Afrique de savoir parler à elle-même ; il importe aux africains d'apprendre à se serrer les coudes pour rechercher et résoudre ensemble les problèmes qui minent leur existence.

Une Afrique de Nations solitaires courrait inévitablement vers sa perte. Seule une Afrique de Nations solidaires peut sauver l'Afrique du « mal-être » et de toutes les formes de déchéance qui la guettent.

C'est ainsi qu'à travers les nombreux fora au cours desquels nous nous sommes souvent rencontrés, nous avons acquis ensemble la ferme conviction suivant laquelle, les parlementaires que nous sommes, pouvons jouer un rôle majeur dans l'optique de ce dialogue inter africain qui conditionne désormais notre survie. 
Ce dialogue, dans le cas d'espèce, passe par la diplomatie interparlementaire ; laquelle permet d'une certaine façon la rencontre des peuples à travers leurs élus. 

Plus que jamais, ces rencontres doivent devenir le lieu de partage de nos différences afin d'enrichir nos particularismes.

Elles doivent aussi constituer la tribune d'échange de toutes nos expériences, afin que les expériences ainsi échangées permettent à l'Afrique et aux africains d'appréhender de façon plus globale les difficultés et les résolutions afférentes à ces difficultés dorénavant mutualisées.

Madame la Présidente de l'Assemblée Nationale du Rwanda,
Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale de l'Union des Comores,

J'ai la force de croire que l'alliance scellée ce jour entre nos assemblées pourrait devenir un modèle de ce dialogue inter africain que nous appelons de tous nos voeux, pour des lendemains meilleurs à nos peuples respectifs. 
  Merci d'être venu. Merci de votre soutien fraternel. Puissent les brises du Komo bercer de leurs mélodies envoutantes chaque instant de votre séjour Librevillois. 

Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs,

Eu égard à l'importance que notre Assemblée accorde à la coopération internationale, nous avons ouvert le 31 décembre dernier une session extraordinaire notamment motivée par les besoins de cette cause.

En effet, cette séquence extraordinaire a été d'abord marquée par deux évènements majeurs : 

- La réception du Premier Ministre Turc, Monsieur RECEP TAYYIP ERDOGAN à la tête d'une délégation forte de 300 hommes d'affaires dont 175 entrepreneurs venus explorer les opportunités d'investissement au Gabon.

- La visite d'une importante délégation du Bundestag.

Le discours du Premier Ministre Turc a été porteur d'espoir pour le Gabon et pour l'ensemble du continent. Ce pays, aujourd'hui première puissance économique à la jonction des Balkans et du Moyen Orient, cinquième puissance économique à l'échelle de l'Europe, manifeste l'ambition d'entretenir avec le Gabon une véritable symbiose ; basée sur d'intenses échanges multisectoriels. 

De l'agriculture aux logements sociaux en passant par les infrastructures de toute sorte, le Gabon intéresse fortement les investisseurs de la Turquie. Le premier dividende de cette coopération avenir a été matérialisé par la création d'une desserte aérienne Istanbul-Libreville assurée par la compagnie Turkish Airlines. 

De l'autre côté, se profile à l'horizon, l'ouverture de l'Ambassade du Gabon à Ankara au courant de cette année.

En ce qui nous concerne, nous n'avons pas manqué d'exprimer la volonté du Gabon de conforter ses acquis démocratiques d'une part et de s'entourer d'autre part, de toutes les expériences ou expertises des pays qui à l'instar de la Turquie ont su conquérir leur développement au détriment de toutes les conjonctures ; afin que nous parvenions aux mêmes résultats auxquels ces Nations ont abouti. 

La rencontre avec les parlementaires allemands témoigne de la même richesse des échanges.

Outre le partage des curiosités qui distinguent nos deux assemblées, nous avons passé en revue la parfaite coopération qui les anime.

Aussi, avons-nous émis le voeu de transformer cette coopération en passerelle qui devrait permettre à nos deux pays d'intensifier leur partenariat. D'autant plus que la délégation allemande a notamment souligné l'attrait et la fascination suscités par la nouvelle politique menée au Gabon et placée en l'occurrence sous le signe du désir d'émergence.

C'est dans ce contexte que nos invités ont pu visiter la zone spéciale économique de Nkok et rencontrer une bonne partie de l'exécutif pour traduire cet intérêt que l'Allemagne porte sur le Gabon.

La note historique entre nos deux pays s'est matérialisée par le pèlerinage de nos hôtes à l'hôpital du légendaire Albert Schweitzer de Lambaréné. 
Mesdames et Messieurs, 

Nonobstant sa forte connotation diplomatique, cette session extraordinaire n'a pas mis en veilleuse le volet législatif de notre travail.

Sur le plan législatif, nous avons examiné et adopté deux textes lors de la séance plénière du mardi 15 janvier 2013. Il s'est agit :

- Du projet de loi portant extension du régime fiscal et douanier incitatif institué en faveur des exploitants agricoles ;

- Du projet de loi fixant les ressorts des cours d'appel judiciaires de Libreville, Franceville, Mouila et Port-Gentil.

Le premier texte traduit l'engagement du Gouvernement à assurer une souveraineté alimentaire à notre pays ; tout en voulant faire de l'agriculture un secteur susceptible de contribuer significativement à la croissance et à la diversification de l'économie gabonaise.

Toute chose qui passe par une politique incitative et attractive en direction des investisseurs de ce secteur et dont le projet de loi a su proposer d'importantes mesures d'exemption fiscale.

Quant au deuxième texte, il répond à la volonté gouvernementale d'instaurer une justice de proximité, qui permette en particulier un traitement plus rapide des dossiers. Le tout conformément aux décisions de la dernière session du Conseil Supérieur de la Magistrature et suivant les dispositions de la loi n°7/94 du 16 Septembre 1994 portant organisation de la Justice.

Comme vous pouvez le constater, Mesdames et Messieurs, la session extraordinaire ouverte le 31 Décembre dernier a été un moment d'intense labeur.

D'où, je voudrais féliciter les uns et les autres pour la célérité dont les travaux en commission ont fait preuve durant ce laps de temps. Je n'oublie pas dans ce travail exemplaire, le précieux concours des fonctionnaires de l'Assemblée Nationale sans qui cette institution serait comme une ruche privée d'abeilles ouvrières.

Mes Chers Collègues,

Pendant l'intersession qui a suivi, j'ai été positivement marqué par la mobilisation de plusieurs Députés sur le terrain, aux fins de rendre compte et d'expliquer à nos électeurs le sens de cette activité qui a rythmé nos journées à l'Assemblée Nationale. 

Ces séances de compte rendu ont également abordé plusieurs questions de l'heure. Celle de la biométrie et de l'enrôlement dans ce système qui permettra entre autres applications, l'établissement de la liste électorale aura occupé une large place dans les causeries.

Il est agréable de constater que ce geste autrefois marginal et souvent négligé à tort par un grand nombre d'élus soit devenu le réflexe le mieux partagé parmi nous.

De fait, c'est dans ce contact permanent que nous mériterons davantage la confiance des populations et qu'elles mesureront, par ailleurs, toute la considération que nous vouons à l'esprit du mandat qu'elles nous ont accordé.

Sur un tout autre plan, l'Assemblée Nationale en observateur du climat ambiant de notre vie politique, se félicite de l'esprit républicain dont fait preuve la classe politique, toutes tendances confondues, dans le cadre du formidable travail de réflexion mené par la commission ad hoc sur le programme du Gabon à la tête de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC). Réflexion précisément destinée à identifier des secteurs et des actions fortes à y mener afin de redynamiser non seulement l'intégration régionale qui sous-tend le projet CEMAC, mais également dans l'objectif de donner au Gabon l'occasion de marquer à l'encre indélébile son passage actuel à la tête de cette Institution.

Sans mal, je puis augurer de la pertinence relative au résultat de cette importante réflexion qui a duré un mois et mobilisé les experts de tout acabit à qui il convient aussi de tirer une fière chandelle.

-La Première Chambre du Parlement salue le même esprit consensuel et républicain qui a prévalu parmi les 20 commissaires représentants la classe politique dans sa diversité idéologique, pour l'élaboration du rapport relatif aux modalités d'introduction de la biométrie dans notre processus électoral ; rapport officiellement transmis par le Premier Ministre au Président de la République le mercredi 27 Février écoulé. 

-Dans le même ordre d'idée, l'Assemblée Nationale apprécie et encourage l'esprit des pourparlers qui réunissent depuis quelque temps le Gouvernement et les syndicats. Qu'il s'agisse du problème de la vie chère, des droits des travailleurs ou de l'amélioration de la prise en charge des retraités et des déflatés de plusieurs entreprises ayant fait l'objet de privatisation, toutes ces questions inscrites à l'ordre du jour des débats, nécessitent qu'elles soient abordées dans la sérénité ; afin de parvenir à des solutions idoines.  

-Par ailleurs, la Représentation Nationale se félicite également de la politique nationale de la jeunesse entretenue par le Chef de l'Etat et qui dénote d'une particulière attention à l'égard de cette frange importante de la population gabonaise. 

Dans la suite du forum qui leur a été consacré par ses soins les 09 et 10 septembre 2011, les jeunes ont pu transmettre au Président de la République, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA qui a bien voulu le recevoir de ses propres mains, le rapport contenant les résolutions issues de leurs travaux.

Ce geste d'implication personnelle du Chef de l'Etat s'est accompagné d'une volonté immédiate de traduire en acte les résolutions du forum national de la jeunesse. En témoigne, cette proposition très forte qui envisage, je cite : « l'entrée du Conseil National de la jeunesse au prochain mandat du Conseil Economique et Social dans le cadre du groupe Etat » Fin de citation.

Le but ici, étant d'emmener les jeunes à devenir les acteurs principaux des politiques préconisées en leur faveur. Mais aussi d'encourager les initiatives des jeunes promoteurs aux côtés des pouvoirs publics.  

-Enfin, dans un autre registre, cette fois déprimant, j'ai été profondément marqué par la récurrence à la rubrique faits divers de nombreuses histoires de mort ou d'assassinat souvent qualifié de crime rituel.

Depuis un certain temps, en effet, il ne se passe plus une semaine sans que la presse ne fasse mention d'un cas de corps retrouvé ici ou là et sur lequel les assassins auraient ponctionné tel ou tel organe.

Face à ce feuilleton macabre, la commission nationale des droits de l'homme a fermement condamné dans un communiqué rendu public le lundi 18 Février dernier, ce qu'elle a justement appelé : « assassinats ignobles » que rien ne peut justifier dans un pays comme le nôtre qui attache une forte valeur à la vie et s'engage à la protéger à travers un dispositif juridique particulièrement répressif à l'égard des criminels. 

Cette volonté de protéger la vie et de punir le crime est aussi renforcée par l'adhésion du Gabon à plusieurs protocoles internationaux qui lui prescrivent l'obligation d'être un modèle de  Nation « civilisée », respectueuse des droits humains. Le plus sacré étant le droit à la vie. 

La commission nationale des droits de l'homme termine son communiqué par plusieurs interpellations. L'une d'elles est adressée au Parlement pour qu'il prenne sa part de responsabilité dans les initiatives à mener en vue d'endiguer ce phénomène barbare des crimes rituels.

En réponse à cette interpellation, l'Assemblée Nationale voudrait par ma voix reprendre à son compte toutes les formules utilisées par la commission nationale des droits de l'homme pour exprimer sa désapprobation et sa profonde indignation face à cette pratique malsaine, répugnante et ignominieuse qui est de nature à ternir et à brouiller gravement l'image du Gabon aux yeux du monde.

Tout en réaffirmant que notre pays dispose effectivement de l'arsenal juridique et législatif adéquat, la Représentation Nationale voudrait maintenant exhorter à son tour le Gouvernement, bras sécuritaire de la République dont l'un des rôles fondamentaux est la protection des personnes et des biens, à déployer toutes ses forces, afin de mettre les assassins et leurs commanditaires hors d'état de nuire. 
Monsieur le Premier Ministre,

Il est temps d'agir, d'agir de la manière la plus forte qui soit ; parce que ces crimes, outre d'endeuiller des familles et de porter atteinte à la réputation de notre pays, entretiennent trop de supputations, trop de théories brumeuses qui répandent la peur et généralisent la suspicion.

Mieux, dans ce contexte de suspicion de tous envers tous, il y a comme un « alléluia amen », il y a comme une sorte de « consensus pieux » qui habite l'opinion et consiste à penser que les commanditaires des crimes rituels sont les hommes politiques, pour les besoins du pouvoir.
 
Sans nuance, ni réserve, tous les politiques seraient coupables et dignes d'être suspendus aux cimaises. Ce qui relève d'une insupportable généralisation abusive. Laquelle  jette ainsi l'opprobre sur toute une corporation, la voue aux gémonies ; souvent fautes d'enquêtes qui aboutissent et déterminent les coupables des crimes.

Monsieur le Premier Ministre,

Combien de temps devons-nous encore continuer à subir ces amalgames ?
Le moment n'est-il pas venu de mobiliser le Gouvernement pour que celui-ci, à travers ses administrations compétentes ordonne des enquêtes sérieuses, que le résultat de ses enquêtes soient rendus public, que les auteurs et les commanditaires des meurtres soient connus de l'opinion et qu'ils répondent de leurs actes devant la justice de la République ?

Quant aux esprits « obscures » qui espéreraient accomplir une ascension sociale ou politique à travers le crime, ainsi que la commission nationale des droits de l'homme le stipule, je voudrais leur dire, et marteler à tous ceux qui croient en la fonction magique comme catalyseur de la réussite, qu'ils ne tarderont pas à échouer sur les rivages de leurs illusions. Car, le Président de la République ne cesse de le rappeler depuis son accession à la magistrature suprême : le seul critère de promotion qui vaille c'est le mérite et la compétence.

Monsieur le Premier Ministre,

Plus qu'un simple coup de gueule, c'est un défi que la Représentation Nationale place entre vos mains. En effet, notre pays ne mérite pas cette réputation honteuse qui en ferait presque la capitale du crime rituel au moment où l'objectif du Président de la République est de développer le tourisme et d'en faire un pôle propulseur de notre économie. 

De même, la République n'a pas à donner l'impression d'être laxiste ou passive vis-à-vis des criminels au risque de donner l'impression cette fois qu'elle se rend complice de leurs actes.

Devant leur poste de télévision, les gabonaises et les gabonais qui nous suivent ce matin attendent des suites palpables à cette interpellation qui n'est pas une simple mise en  scène politicienne, mais  un cri du coeur qui relaie tout haut les lamentations de nombreuses familles éprouvées et injustement détruites à cause de ces assassinats ignobles.

Mesdames et Messieurs les Députés, Chers Collègues,

Je pourrais terminer ici, cette allocution qui compte déjà plusieurs minutes.

Cependant, je ne puis résister au devoir de vous entretenir encore quelques instants autour du programme qui nous attend dans les prochains jours.

Sur la table, nous attendent déjà plusieurs dossiers qui mobilisent la majorité des commissions.

Pour la Commission des Lois, des Affaires Administratives et des Droits de l'Homme, il s'agit :

- du projet de loi portant modification de l'article 42 du Code de procédure civile ;

- du projet de loi portant application de certaines dispositions de l'Acte uniforme OHADA relatif à l'arbitrage ;

- du projet de loi fixant le cadre d'exercice de la profession d'avocat en République Gabonaise.

Concernant la Commission des Affaires Economiques, de la Production et du Développement, il y a :

- Le projet de loi portant organisation du régime de la sûreté et de la sécurité radiologiques et nucléaires et des garanties.

A la Commission des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de la Défense Nationale est déposée depuis le 6 février 2013 :

- Le projet de loi autorisant la ratification du Traité instituant un partenariat de défense entre la République Gabonaise et la République Française.

Une telle masse de travail recommande que nous nous mettions à l'ouvrage sans délai et de façon assidue.

Parlant d'assiduité, c'est l'occasion d'attirer au passage l'attention des uns et des autres sur la nécessité du respect scrupuleux de notre règlement qui à travers ses articles 32 et 41  rend obligatoire la présence des Députés aussi bien aux réunions des commissions qu'aux séances plénières de l'Assemblée Nationale.

Ce rappel s'appuie sur le constat relatif à de nombreuses absences répétées, commis par certains élus. 

Si le Bureau de l'Assemblée Nationale a été extrêmement tolérant à propos de ces absences au cours des sessions précédentes, une telle tolérance n'est plus de mise.

En effet, est-il besoin de rappeler aux uns et aux autres que nous nous sommes présentés aux législatives en toute âme et conscience ? 

Est-il besoin de rappeler que nous avons sollicité de notre plein gré la confiance de nos concitoyens pour les représenter ? 

Dès lors, comment comprendre que cette fonction que nous avons appelé de tous nos voeux, soit devenu pour certains un chemin de croix ? 

A quel moment ces Députés qui brillent par leurs absences répétées comptent-ils défendre les intérêts des populations dont ils sont les élus ?

Pour la considération que nous devons à nos électeurs, le Bureau de l'Assemblée Nationale se doit de prendre désormais ses responsabilités. Celles-ci passeront par la possibilité de suspendre les astreintes versées injustement aux élus qui n'accomplissent pas leur devoir ainsi que le préconise l'article 32 de notre règlement.

Le Bureau de l'Assemblée Nationale préfère subir le courroux de quelques élus pas plutôt que celui des franges importantes de la population gabonaise qui seraient abusées de n'avoir pas un représentant digne de leurs attentes.

Que cette décision ne soit jamais attribuée ni à une injustice ni à la volonté malveillante de nuire à qui que ce soit. Loin de moi le costume du père fouettard !

Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs,

Je ne saurais mettre un terme à cette allocution sans renouveler mes plus vifs remerciements à nos aimables invités qui ont bien voulu, en plus de leur prestigieuse présence, livrer un message. Message de parlementaire africain à l'adresse de leurs frères et soeurs du Gabon.

Sur ce, je déclare solennellement l'ouverture de la première session ordinaire 2013 de l'Assemblée Nationale.

Vive le Parlement Gabonais,
Vive l'Assemblée Nationale du Gabon,
Vive la Coopération interparlementaire africaine.

Je vous remercie de votre aimable et bienveillante attention.

Le Président de l’Assemblée Nationale

Jean-François NDONGOU

Président de l’Assemblée Nationale de la Transition

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